Tour d’horizon des économies alpestres

Martin-Ruegsegger

de Martin Rüegsegger | Dachmarke Schweizer Alpkäse

03.05.2022

Commençons par observer l’évolution de l’économie alpestre. Depuis le Moyen-Âge, les chèvres et les moutons ne sont plus les seuls à coloniser nos alpages. On y trouve en effet de plus en plus de vaches. Les logements pour les humains et les animaux ne cessent de s’améliorer, tout comme l’accès à l’eau et les conditions d’hygiène entourant la transformation du lait.

De la Seconde Guerre mondiale à aujourd’hui

Une profonde modernisation de l’agriculture de montagne s’est opérée après la Seconde Guerre mondiale. On a toutefois constaté que la production alpestre était très chère, ce qui a conduit à son recul dans de nombreuses parties de l’arc alpin jusqu’au début des années 1980. De nouvelles mesures de soutien ont alors progressivement été introduites, en Suisse et dans l’Union européenne.

Ces vingt dernières années, la présence toujours plus marquée d’animaux sauvages comme le loup et l’ours a été le principal défi auquel l’économie alpestre a dû faire face. Le tourisme et les exigences croissantes de la société en matière de protection de la nature ont également influencé l’évolution récente.

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Exploiter les pâturages d’alpage et de montagne

Quand parle-t-on d’alpage et d’économie alpestre? Tout simplement lorsque les animaux pâturent si loin de leur stabulation principale qu’il faut construire et exploiter une infrastructure indépendante en été.

En Suisse romande et dans le canton de Berne, tout comme en Allemagne, en Autriche et en Slovénie, les exploitations d’alpage restent en contact étroit avec les exploitations en plaine. En Suisse orientale, en France et en Italie, en revanche, l’éloignement est plus important et la garde des animaux à l’alpage se fait indépendamment des exploitations principales. Dans tous les pays alpins, on trouve des alpages communaux, communautaires ou encore privés. Au cours des dernières décennies, l’affermage à un exploitant de l’alpage s’est imposé à de nombreux endroits.

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Journées internationales de l’économie alpestre

Les journées internationales de l’économie alpestre (IAT) se dérouleront du 29 juin au 1er juillet 2022 à Viège. Au programme: échanges entre participant·es des pays alpins, exposés, excursions et animations festives (voir IAT 2022 VIÈGE).

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J’ai posé quelques questions à Moritz Schwery, vice-président du CO.

Où et quand se sont déroulées les dernières IAT?
Les 29e journées internationales de l’économie alpestre avaient rassemblé quelque 350 participant·es à Garmisch-Partenkirchen (Allemagne) en 2018. N’ayant malheureusement pas pu y participer, je me réjouis d’autant plus que la prochaine édition se déroule chez nous, en Valais.

Qu’est-ce qui rend l’économie alpestre suisse si unique par rapport à celle de ses voisins?
Notre économie alpestre est très fortement marquée par la production de fromage d’alpage, peut-être même encore plus que celle de nos voisins. Fondamentalement, je ne pense pas que les différences soient si grandes. Nous sommes tous confrontés aux mêmes défis. Je me réjouis de découvrir ce que nous réservent nos invité·es de l’étranger lors de ces journées.

Que peuvent nous apprendre nos voisins?
Je suis toujours impressionné par l’accueil très professionnel mais aussi très chaleureux des touristes et des hôtes dans les buvettes d’alpage en Allemagne et en Autriche. J’espère que les IAT seront pour nous l’occasion de nous inspirer de nos voisins. Nous n’avons en revanche rien à envier à nos collègues étrangers en ce qui concerne les produits d’alpage et l’exploitation des surfaces d’estivage.

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Moritz Schwery

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